Les courses de Canal Aventure, authentiques et hors des sentiers battus, doivent beaucoup au staff local qui nous aide dans chaque pays. Au Vietnam, notre partenaire depuis plusieurs années s’appelle Viêt Doan Van. En attendant de le retrouver lors de la prochaine édition de l’Ultra ASIA Race, flash-back sur notre aventure commune.

L’organisation de nos ultramarathons dépend de multiples facteurs et notamment du choix de l’itinéraire. Pour cela il faut s’intéresser au pays, chercher les endroits accessibles mais encore préservés. Prendre le temps d’explorer les endroits qui nous semblent pertinents et surtout s’entourer de personnes qui connaissent les lieux et la culture locale.

Au Vietnam, c’est au nord-ouest, dans la verte région de Mai Châu que les participants courent 160km en 4 étapes entre plaines, rizières et montagnes, en traversant de nombreux villages. Avec une particularité de taille : l’hébergement des compétiteurs chez l’habitant. Depuis notre première épreuve dans le pays en 2016 jusqu’à la dernière édition en date début 2020, Viêt et son équipe ont vécu bien des situations inédites…

 

[ Aborder autrement ce que l’on connaît bien ]

 

Notre premier contact avec Viêt date de 2015 alors que nous préparions cette nouvelle course. L’agence pour laquelle il travaille comme guide touristique nous met en relation et rapidement, il s’agit de nous accompagner pour une reconnaissance parfaite du parcours. Viêt, régional de l’étape, en parle avec sincérité comme d’une vraie découverte.

« Les guides sont habitués à des balades d’une vingtaine de kilomètres sur des routes… pas à des marches de 40km sur des sentiers et une présence 24h/24 ! Et souvent, nous recevons l’aide de porteurs, guides de montagne, cuisiniers… » Il est vrai qu’un ultramarathon n’a rien à voir avec une promenade touristique. « En fait, nous ne savions pas exactement ce qu’était cette course. Il fallait trouver des sentiers non bétonnés. Il a beaucoup plu, il faisait froid. Ça a été dur et il a fallu s’adapter, mémoriser chaque détail, noter les possibilités de passage. »

Viêt nous raconte que lui et son équipe n’ont pas tout de suite compris l’importance de certains « détails ». A commencer par les balises posées trop tôt et que des enfants avaient déplacées avant le départ de la course… Ajoutez-y le brouillard matinal. Il a fallu réagir vite pour remettre les coureurs sur le bon chemin. La première journée fut difficile pour tout le monde !

« Heureusement le soir, on a réglé ça. On a réfléchi pour mieux planifier les tâches et la façon de gérer les abandons, les blessures. Il faut tout prévoir… même l’imprévisible. »

 

 

 

[ Un vrai travail d’équipe(s) ]

 

Avec le temps, la pression s’est atténuée. Viêt et une dizaine de personnes (des cousins pour la plupart)  commencent la journée très tôt. Certains avec la préparation des repas de la journée pour le staff, d’autres pour gérer des questions logistiques et rejoindre le parcours afin de vérifier et compléter le balisage. Le groupe local se doit d’être disponible et réactif toute la journée sur le parcours jusqu’à ce que le dernier coureur passe la ligne d’arrivée.

Lorsque tous les participants sont arrivés, nous nous retrouvons tous chez l’habitant qui nous héberge. Vient alors l’heure du briefing auquel Viet participe. Son rôle est essentiel car ensuite il traduit et transmet toutes les informations à l’équipe Vietnamienne. Les problèmes de traduction et les sensibilités culturelles entraînent parfois des difficultés mais c’est aussi cela notre challenge : travailler en équipe et savoir être à l’écoute pour progresser ensemble. En fin de journée, le repas est très attendu par toute l’équipe. Moment de partage, d’échange et de convivialité où les liens se tissent. Dès 21h, silence obligatoire pour le repos bien mérité des coureurs. « Je veux et je dois rester proche d’eux pour que le groupe reste uni et solide. »

 

 

 

[ 2020 : s’adapter et résister ]

 

« En mars, quand la course se préparait, on pensait en avoir pour 3 mois de cette épidémie. Dans notre métier de guide, l’activité reste basse au printemps puis les touristes du monde entier arrivent surtout à partir de juillet. On a pensé tenir. » Malheureusement, la pandémie a tout fait basculer pour Viêt et ses collègues. Ce n’est pas la première fois qu’un virus modifie le quotidien en Asie mais il précise « La vie est redevenue presque normale ici mais pas dans le secteur touristique. »

Pour passer ce cap, tous s’adaptent, se diversifient : moto-taxi, vente en ligne, etc. Viêt s’est aussi lancé avec l’un de ses collègues dans la création d’une chaîne You Tube appelée Cap Vietnam. De la découverte de la riche cuisine vietnamienne et des traditions aux lieux qu’il faut voir, ils y jouent les guides à distance. Pourtant, il va devoir mettre cette activité de côté quelque temps pour faire face à une situation familiale douloureuse qui l’occupe pleinement. « Nous avons trois enfants et mon beau-père, atteint d’un cancer, dépérit. Heureusement, ma femme travaille toujours et soutient la famille. » La solidarité est aussi au rendez-vous et – si les circonstances le permettent – il rejoindra bientôt la réception d’un hôtel à Hanoï ou Sapa.

Une période de doute déjà trop longue mais Viêt confirme que dans tous les cas, il sera là pour la prochaine Ultra ASIA Race. « On est en confiance, maintenant c’est un ami Jérôme. Depuis cinq ans, c’est devenu une coutume, une chance, un plaisir de se retrouver. C’est comme un plat ou une fête traditionnelle, quand on ne l’a pas, ça manque… »

 

 

Si vous souhaitez rejoindre nos équipes sur l’un de nos événements, toutes les informations sont ICI.

Partez avec Viêt à la découverte de son pays sur Cap Vietnam.