Inhambane ou l’heureux mélange des cultures

Il est des endroits qui apaisent, qui font oublier la piste, les embûches… Inhambane est de ceux-là.
Un concentré d’Afrique, une généreuse pincée de Portugal et quelques effluves venus d’un peu partout. Une escale historique, métissée et accueillante.

Riche d’un passé millénaire, et capitale de la province qui porte son nom, Inhambane s’étend à quelques encablures de l’océan Indien, au sud du Mozambique, juste en face de Madagascar. Au 11ème siècle, elle compte déjà parmi les ports d’Afrique australe où accostent les boutres à voiles venus d’Inde ou de Perse. Marchands et pirates y écoulent les perles, l’ambre et le coton. Les populations swahilis, bantoues ou arabes cohabitent déjà avec des voyageurs aux origines les plus diverses. Il fallut ensuite quatre siècles à Vasco de Gama pour tomber sous son charme et en faire l’un des grands comptoirs portugais sur la route des épices. Pour le meilleur et pour le pire. Inhambane fut le berceau d’un commerce d’ivoire prospère, refuge des baleiniers mais aussi plaque tournante de la traite d’esclaves jusqu’au 18ème siècle. Les conquérants portugais ont marqué les lieux de leur empreinte mais les Mozambicains ont dû s’accommoder quelques temps d’autres occupations françaises ou néerlandaises.

Terre de métissage, Inhambane fut surnommée « Terra de boa gente » tant la nature douce et accueillante de ses habitants pousse au partage des cultures. C’est un véritable carrefour entre Afrique, Asie et Europe. Avec le sens de l’hospitalité qui les caractérise, ils ont donné à leur ville une identité unique. Mélange de nonchalance africaine, de sourires et de saudade typiquement portugaise. Plus encore, Inhambane surprend le voyageur qui voit tout naturellement cohabiter musulmans, hindous et catholiques.

Reflet de l’histoire du Mozambique, elle offre toujours aux aventuriers d’aujourd’hui ses demeures coloniales aux accents portugais, ses très vieux minarets et chapelles, ses avenues aux façades multicolores et ses bancs bleus ou jaunes qui rappellent parfois la Nouvelle Orléans ! Bien qu’elle attire nombre de voyageurs, Inhambane n’est pas devenue une station touristique comme tant d’autres. Elle a su garder ce charme d’antan qui inspire poètes et aventuriers.

Animée et bien entrée dans le 21ème siècle, elle propose des lieux de séjours et de rencontres conviviaux et même festifs. Tout en préservant l’authenticité de son « Mercado central » qui, malgré son nom, est un vrai marché à l’africaine. Mélange de parfums iodés ou épicés et de couleurs invraisemblables que l’on ne voit nulle part ailleurs. Inhambane est bordée d’une vaste lagune idéale pour une escapade en barque ; un cadre poétique à souhait où les bateaux échoués à marée basse abritent des pêcheurs en pleine sieste. En s’éloignant un peu, on découvre aussi que la côte toute proche est un sanctuaire où vivent encore les dugongs en voie de disparition, ces cousins des lamantins que les antiques marins prenaient pour des sirènes.

Ouverte sur le monde mais parfaitement mozambicaine, Inhambane surprend aussi par la langue. Le pays compte 43 dialectes en plus du portugais, langue officielle. Ici et dans les environs, près de 200.000 autochtones parlent le Bitonga. Un Mihani (bonjour) ou Nhibongile (merci) ponctuent fréquemment leurs phrases aux accents chantants de la langue portugaise.

> Découvrez l’itinéraire de l’Ultra AFRICA Race qui se déroulera pour la première fois au Mozambique du 5 au 9 novembre 2017.